Rixheim, le bulletin municipal n° 55 (Avril 2013)
Le bulletin municipal n° 55 du mois d'avril 2013, est de la même teneur que le précédent, à la sauce du Conseil Territorial d'Alsace dont M. Olivier BECHT est un ardent défenseur, sans doute pas désintéressé étant donné qu'il a participé à l'élaboration de ce que l'on peut appeler 'projet'. Ses idées lui appartiennent et je les respecte. Il aurait été bien qu'un démocrate respecte aussi certains principes, là nous sommes en plein délire ! Mais en avait-il le droit ? L'élaboration et la préparation sont sans doute réalisés par les services municipaux, à quel point ?
Je le rappelle, le bulletin municipal n'est pas un objet de propagande et doit respecter toutes les sensibilités de la commune, il est donc inconcevable qu'il devienne une tribune pour le Oui ! (ni d'ailleurs pour le Non)
M. BECHT s'appuie par ailleurs sur des craintes de chômage, de fermeture d'usines, c'est du chantage, c'est prendre les rixheimois pour des naïfs et des irresponsables, c'est enfreindre le droit de liberté fondamental. C'est aussi ne pas respecter les deniers publics, ceux des rixheimois qui ne souhaitent pas voir ce bulletin d'information devenir une tribune de politique électoraliste, quel qu'en soit l'enjeu. Nous sommes en République, nous sommes en principe en démocratie et ce type d'action n'y est pas permis.
Revenons maintenant sur la forme et le fond du Conseil Territorial d'Alsace et sur les affirmations développées (en italique) :
"Ce référendum dépasse largement, par ses enjeux, la question de la simplification du mille-feuille administratif..." Sans doute ! Mais pourquoi dans ce cas n'a-t-on pas pris le soin de faire un vrai projet, avec les enjeux, les coûts ? Pourquoi a-t-on pris le risque de voir un échec ? Pourquoi n'a-t-on pas recherché des économies tant structurelles que sur le nombre d'élus ? Evidemment dans la démarche de M. BECHT tout cela n'est pas important. Cela reste un accord entre amis ! Les enjeux dont il parle sont-ils réellement ceux-là ? Je ne crois pas !
"Nous devons être lucides, notre région va mal." D'abord nous n'allons pas plus mal que d'autres régions et la comparaison ne peut pas s'étendre à nos voisins allemands et suisses, d'ailleurs si la nouvelle collectivité est créée, cela ne changera strictement rien. Si nos collectivités avaient voulu, elles auraient déjà pu prendre le problème à bras le corps, là encore pourquoi ceux qui parlent aujourd'hui ne l'ont-ils pas fait ? A Mulhouse, à la M2A, si les commerçants ne s'étaient pas révoltés, ils seraient étranglés par le poids des impôts, drôle de façon de faire fonctionner l'économie alsacienne, par des dépenses publiques toujours plus importantes. Il manque donc 4,6M€ de recettes et en Président délégué M. BECHT ne peut pas ignorer le problème. Si la M2a avait réduit le nombre de vice-présidents de 53 à 15 (comme cela est obligatoire en 2014), nous aurions économisé environ 4,3M€ en 4 ans. Il ne s'agit donc pas seulement d'un problème de nombre d'élus, mais de développement économique. Là encore, ceux qui portent les crises nous font la leçon, alors cette dernière doit s'arrêter là !
"L'Alsace a donc plus que doublé son taux de chômage alors que de l'autre côté de la frontière..." La comparaison peut se faire aussi sur le nombre d'élus, beaucoup de comparaisons sont possibles, ce problème est aussi celui des coûts et des consommations, les deux principaux leviers économiques. Dans les deux cas, nos 'politiques', ceux-là même qui défendent le Oui et nous chantent des jours meilleurs avec une ébauche plus que floue, ont contribué à la distribution publique tous azimuts, aux dépenses indécentes, à l'augmentation de la dette publique. Les coûts de production sont donc largement impactés par ces dépenses, le pouvoir d'achat des alsaciens aussi ! Si nos organisations actuelles s'occupaient chacune de son secteur d'activité nous n'en serions sûrement pas là. Mais surtout je ne vois pas ce qui pourrait changer avec la nouvelle collectivité alsacienne, les réglementations n'en seraient pas pour autant modifiées, étant dans un état de droit français.
"Mais nous avons aussi décroché par rapport aux autres régions françaises." Notre région est très largement dépendante du secteur automobile, M. BECHT l'a d'ailleurs maintes fois souligné. Il est évident, qu'à l'heure de la consommation réduite, du prix des énergies nos constructeurs souffrent. Nous savons ce qui fait la différence avec nos voisins allemands, les coûts de production et donc indirectement le niveau de comparaison de nos voitures plus chères que certaines étrangères. Mais qu'ont fait nos collectivités ? Une fois encore, bien contentes d'encaisser les équivalences de taxe professionnelles (CFE ou autres CVAE)... Comment imaginer que le nouveau Conseil va régler tout cela étant donné que les économies sont a minima ?
"... par le départ de jeunes talents qui vont chercher à Paris, à Londres, aux Etats-Unis..." Les jeunes qui ont voulu avancer ont de tous temps cherché l'Eldorado. Il semble normal de vouloir découvrir d'autres sources de progrès, d'autres technologies, ici nous avons les nôtres, parfois un peu dépassées. La modernisation de nos outils de recherche et de production, dépendent largement des services de RD (recherche et développement) de nos entreprises. C'est peut-être pour n'avoir pas su faire un peu de ménage que nous avons du retard, nous avons pourtant des activités d'avant-garde. C'est encore un problème de compétitivité et celle-ci ne peut se faire qu'en diminuant les coûts et entre autres les taxes. Aujourd'hui une entreprise qui développe a tellement de formalités à réaliser que parfois cela devient impossible, là encore c'est un problème national. L'archaïsme vient donc aussi de nos collectivités, retour à la case départ ! Prenons le simple exemple du particulier qui paie sa facture d'eau à Mulhouse... par chèque ! Où donc est passé M. BECHT, Président délégué de la M2A ? Il y a, j'en suis sûr des exemples similaires et autrement plus importants dans le domaine des facilités aux entreprises et notamment celles qui souhaitent dépasser les 50 salariés, mais quand on ne raccourcit pas les circuits les plus simples comment voulez-vous aborder les plus complexes ? Il faut donc commencer à renouveler nos élus pour leur faire admettre que leur job est aussi de résoudre des vrais problèmes, mais aussi en diminuer le nombre, je parle bien sûr des professionnels de la politique.
"... trouver chez ses habitants une énergie nouvelle et s'arrimer à ses voisins du Rhin Supérieur." Les habitants sont hélas à la merci de nos décisions administratives, décidées et votées par nos élus. Mais ici, cela ressemble beaucoup à un discours hélas trop connu.
"Le Conseil d'Alsace en offre les moyens." En regardant de près l'organisation préconisée, j'ai plutôt l'impression de revivre ce que nous venons de vivre à la M2A avec ses 194 élus... regardons sérieusement le schéma (Article.php?Sujet=01AC38). La modernité et la simplicité sont indiscutables... lisez le document qui vous est envoyé pour le référendum. Où a-t-on pu trouver aussi compliqué, comme par exemple les Conseils de Territoires, les Commissions Permanentes ? Quelle lourdeur ! Pour y placer des élus ?

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"Sans renoncer aux politiques de proximité, il offrira aussi de nouvelles compétences à notre région :" En ce qui concerne les transports, nous n'avons pas attendu cette nouvelle collectivité, le projet de raccordement ferroviaire de l'EuroAirport Basel-Mulhouse-Freiburg, par exemple est déjà mis en oeuvre. Nous pouvons donc avancer sans un projet territorial. Je reste persuadé que cette collectivité unique est utile, mais à la seule et très importante condition de fixer des objectifs clairs et lisibles, là nous aurions effectivement avancé, tout le monde aurait adhéré. M. FLURY, Vice-Président du Conseil général du Haut-Rhin en charge des Finances, du Budget et du Protocole (Expert-comptable), que j'ai eu l'occasion d'entendre, a annoncé il y a quelques mois qu'il n'y aurait aucune économie dans la fusion. Bref pour l'organisation, qu'il y ait fusion ou non, les avancées peuvent être les mêmes, les compétences peuvent être identiques, Le Conseil Territorial d'Alsace n'est donc pas une avancée sur ce plan. Et qui faut-il croire sur le peu d'économies, M. BECHT, M. RICHERT, M. FLURY ?
"... mais aussi en matière d'enseignement linguistique..." M. BUTTNER en parle depuis des années et il n'a sans doute pas été le seul. C'est un sujet très intéressant pour les Alsaciens, un sujet dont les élus se sont emparés. Je crois qu'il y a deux éléments, le dialecte et la langue allemande, nous mélangeons les deux notions, cela arrange nos élus qui nous parlent de ce que nous souhaitons entendre... D'abord beaucoup de parents ont fait le choix de laisser tomber et parlent moins le dialecte. Il me semble que dans nos collèges et autres établissements, nous enseignons déjà l'allemand, entre autres... Alors faut-il commencer plus tôt, dès le plus jeune âge ? Ce débat est affaire de spécialistes et la solution ne viendra pas de cette nouvelle collectivité, une fois de plus. Non, il s'agit du choix personnel de chaque alsacien pour ses enfants de choisir sa ou ses langues préférées. Il s'agit donc d'un enseignement national. Le chauvinisme rapporte-il ? Quant à l'alsacien lui-même, c'est à chacun de nous d'avoir la volonté de maintenir les traditions, il y a pour cela d'excellentes associations. Etant passé de l'alsacien au français, je ne reste pas persuadé que c'est une bonne chose, l'apprentissage du français en seconde langue maternelle étant plus difficile par la suite dans les petites classes. Mais laissons les Alsaciens choisir librement s'ils veulent ou non apprendre, parler ou pas le dialecte ainsi que l'allemand.
"Face à ces enjeux, les querelles sur le siège ou le nombre d'élus de la future collectivité apparaissent accessoires." Chacun fixe ses priorités en fonction de ses objectifs et cela est particulièrement vrai pour nos élus. Je viens de vous donner quelques éléments chiffrés sur la M2A en ce qui concerne les coûts, mais il y a aussi le côté décisionnel et participatif. Comment gérer une assemblée de 100 élus ou plus, quelle est l'efficacité, mais à quoi cela sert-il ? La question de la productivité se pose là aussi et ne saurait s'appliquer uniquement aux entreprises et aux salariés. Nous avons besoin de lisibilité, de clarté, de transparence et surtout d'honnêteté. Cela doit commencer par le haut...
"Il enverra d'abord un message clair en France et en Europe : l'Alsace a repris son destin en main." En supposant vraie cette affirmation, cela va nous apporter quoi ? Pour l'Europe, nous serions trop petits, et pour le tourisme, l'Alsace restera ce qu'elle est, vue de l'extérieur, qu'il y ait une, deux ou trois collectivités...
"... Ce serait assurément donner une nouvelle chance à nos enfants dans le monde qui les attend." Nous savons depuis longtemps que le monde qui les attend sera de plus en plus difficile, la concurrence avec les pays en voie de développement ne nous laisse que peu de chances de voir nos acquis rester. Nos frontières s'ouvrent, notre compétitivité devra être de plus en plus importante et notre niveau de vie continuera à se dégrader jusqu'au nivellement des peuples. Pour cela, rien n'est fait ni par l'Europe, ni par l'Etat et ni demain par le nouveau Conseil Territorial d'Alsace, je vous le dis ! Nous pouvons tout juste espérer que la 'régionalisation' ou si vous préférez la décentralisation, mette beaucoup d'ordre dans nos collectivités publiques, à commencer par la réduction des subventions nationales qui obligeront nos collectivités à plus de modestie et aux économies réelles, à l'élimination des dépenses inutiles et inappropriées. Le ménage devant sa porte en quelque sorte !
"... depuis deux mille ans, vous avez la possibilité d'écrire vous-même une page de notre histoire, en lettres de démocratie..." Non, désolé, la démocratie n'y est pas, la preuve est faite d'entrée sur les moyens mis en oeuvre pour arriver à nous convaincre, avec NOS moyens ! En ce qui concerne l'histoire, ici, ce n'est pas la meilleure pour nous. De belles lettres d'orateur politique... mais est-ce là l'important, le paraître, même sans gloire réelle ? J'ai l'impression que cela sert plutôt l'histoire renouvelée de nos élites. NON, le discours et la réalité doivent réellement changer et là ce n'est pas le cas. NON, car je souhaite autre chose pour l'Alsace, une autre fusion.
En résumé :
La justification de cette fusion serait économique ! Tous les autres points peuvent être réalisés sans elle. Le seul débat de fond reste donc celui des économies réelles, à justifier dès le départ. Si cela n'a pas été fait de manière précise, c'est que les dés sont faussés, la seule solution est donc de dire NON à cette fusion en attendant une obligation nationale ou un autre projet régional sérieux.
Je vous invite aussi à consulter ce site, qui montre à quel point nous avons plus d'élus que dans d'autres pays et à quel point il faut revoir tous les chiffres à la baisse. http://www.adhca.com/Observatoirededefensedescontribuables/618_384_elus.htm Voici la page d'accueil du site http://www.adhca.com/, une association. Certains de ces chiffres sont vérifiables, d'autres nécessitent des recherches, en tout cas je ne pense pas que l'on puisse écrire n'importe quoi sur Internet, sans risquer des poursuites... A vous de juger !
Celui-ci est intéressant aussi : http://michelumix.over-blog.com/article-les-collectivites-territoriales-communiquent-112377658.html
En tout cas, il apparaît clairement que l'Allemagne fait 1,4 à 1,6 fois moins d'élus par habitant que chez nous, cela influe donc forcément sur nos pouvoirs d'achat et/ou les charges dans les entreprises. Nous battons en France tous les records sur ce sujet, par rapport à beaucoup d'autres pays. Evidemment, je vais entendre le mot 'populisme', mais tant pis, je suis vacciné !
Les journaux, eux aussi, ne manquent pas une occasion de nous démontrer que le OUI est la seule solution. Voici un article qui montre l'indépendance de nos journaux régionaux : http://franche-comte.france3.fr/info/le-credit-mutuel-s-offre-l-est-et-les-dna-69650576.html.
En votant Oui,
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Nous encourageons nos élus à continuer à nous prendre pour des naïfs incapables de réagir à leurs folies.
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Nous leur donnons la possibilité de faire à leur guise ce qu'ils voudront, après le 7 avril 2013.
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C'est accepter que nous n'aurons rien de plus qu'actuellement, qu'il n'y aura aucune économie et que l'Alsace ne sortira pas plus forte. D'ailleurs qu'est-ce qui donnerait plus de poids à l'Alsace ?
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C'est accepter l'invention d'une mécanique compliquée, c'est accepter d'entendre "qu'il n'y avait pas mieux et que l'on ne pourra pas refaire autre chose". Nous serions ainsi obligés de l'approuver !
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C'est fermer la porte définitivement à tout autre projet sérieux.
Articles précédents sur le sujet :
Article.php?Sujet=01AC38, Article.php?Sujet=01AC39, Article.php?Sujet=01AC40.
Il est grand temps de mettre les pendules à l'heure et de changer de cap, avec un NON catégorique et prometteur qui rehaussera le débat local, voire national.
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